L’intelligence artificielle au cœur de la santé

L’intelligence artificielle est un domaine en constante évolution. Elle permet déjà de faciliter bon nombre de tâches, notamment d’un point de vue professionnel. Toutefois, les recherches continuent pour rendre ces technologies de plus en plus performantes, et le domaine de la santé n’est pas en reste. Objectif : améliorer les prises en charge des patients et leur accompagnement dans le parcours de soin. État des lieux des différents domaines d’action de l’intelligence artificielle au cœur de la santé.

 

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Avant de se pencher sur les différents liens entre intelligence artificielle (IA) et santé, il peut être intéressant de se pencher plus en détail sur le fonctionnement de l’IA, afin de mieux la comprendre. Car ce concept est encore parfois flou à définir et génère autant d’attentes que de craintes dans l’imaginaire collectif.

Pour la petite histoire, l’intelligence artificielle ne date pas d’aujourd’hui. Cette innovation technologique existe depuis les années 1950, avec un objectif principal : faire réaliser des tâches humaines à des machines qui sauraient reproduire l’activité d’un cerveau humain.

Depuis 70 ans, les progrès en matière d’IA sont constants et surtout très rapides. De simples algorithmes, il y a plusieurs décennies, l’intelligence artificielle prend aujourd’hui la forme de machines capables de raisonner et de reproduire des actions humaines. Toutefois, on distingue deux types d’IA : faible et forte.

L’intelligence artificielle faible

Elle correspond à toutes les technologies disponibles actuellement afin de créer des machines capables d’aider et d’assister l’humain dans des tâches simples du quotidien. Ce type d’IA s’appuie sur divers domaines de compétences : l’informatique, les mathématiques, les sciences cognitives et toutes les connaissances propres à un domaine spécifique.

Nous avons déjà affaire à l’intelligence artificielle dite faible dans la vie de tous les jours, notamment pour des tâches simples comme le classement de textes ou la prise de rendez-vous.

L’intelligence artificielle forte

L’IA dite forte implique, elle, une intelligence artificielle encore plus poussée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Elle n’existe pour l’instant qu’au simple stade expérimental, même si les recherches et progrès technologiques tendent vers son intégration dans le quotidien.

L’intelligence artificielle forte peut se caractériser par des machines capables non seulement de raisonner, d’accomplir des tâches et de résoudre des problèmes, mais aussi d’apprendre en autonomie, par rapport à des situations qu’elles auraient rencontrées. Un peu comme un humain parvient à trouver une solution par lui-même en essayant, se trompant, se corrigeant et en réessayant.

C’est cette notion d’intelligence artificielle forte que l’on retrouve dans les œuvres de science-fiction qui nourrissent le fantasme qu’une machine serait un jour capable de surpasser le raisonnement humain et développer sa propre conscience. Un niveau d’IA certes exploré par les scientifiques mais considéré impossible à atteindre.

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Comment l’intelligence artificielle peut servir la santé ?

En ce début de décennie 2020, l’intelligence artificielle a su trouver des fonctions dans de multiples domaines, que ce soit dans la vie personnelle et professionnelle ou dans les services. Évidemment, le secteur de la santé n’est pas en reste. Au contraire. Il serait compliqué de lister toutes les missions remplies totalement ou partiellement par des algorithmes et des machines dans le médical. Dans le domaine de la santé, l’IA peut donc intervenir sur différents aspects et à divers niveaux de technologies.

L’aide à la décision

Première étape cruciale au moment de la prise en charge d’un patient : le diagnostic. Pour soigner correctement, il convient de cibler précisément de quelle pathologie souffre le patient. Et si les spécialistes de santé sont très compétents, certains maux ou pathologies rares se montrent parfois compliqués à diagnostiquer rapidement.

C’est dans ce genre de situation, en cancérologie par exemple, qu’une intelligence artificielle performante pourrait diagnostiquer rapidement des maladies, y compris des cas rares.

La médecine prédictive

Dans un registre proche de l’aide à la décision, l’intelligence artificielle en santé peut appuyer ce que l’on appelle la médecine prédictive. Plus concrètement, en partant d’une base de données très large, l’IA peut non seulement anticiper l’éventuelle apparition de pathologies chez un patient, mais aussi prescrire le traitement le plus adapté et efficace en fonction des maux actuels et anticipés.

Il est toutefois important de noter que les meilleures décisions restent celles prises par un spécialiste de santé, couplées à celles de l’intelligence artificielle. L’IA vient épauler voire compléter l’humain, mais en aucun cas le remplacer.

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La prévention

Pour rester dans le domaine de la prévention, l’intelligence artificielle peut se montrer utile d’un point de vue sanitaire. La capacité à analyser des milliards de données et à anticiper d’éventuelles pathologies peut ainsi être utile pour la population d’une manière générale.

À titre d’exemple, on peut imaginer une intelligence artificielle capable de prévoir des épidémies afin de les éviter autant que possible. Également, l’IA peut jouer un rôle en matière de pharmacovigilance, c’est-à-dire en évaluant les possibles effets secondaires d’un médicament ou d’un traitement.

La médecine de précision

Le constat peut paraître simpliste mais il est pourtant réel : un même traitement, une même posologie ne conviennent pas à tous les patients souffrant de la même pathologie. Dans le meilleur cas, un médicament X va soigner le patient comme prévu. Dans des cas plus problématiques, le même médicament X employé pour traiter la même maladie n’entraînera aucune amélioration, voire des effets secondaires néfastes.

Partant de ce constant, l’intelligence artificielle peut concourir au développement d’une médecine de précision. Plus clairement, il convient de mettre l’IA au service d’une personnalisation du traitement, du parcours thérapeutique. Cela permet d’évaluer la bonne efficacité d’un médicament en tenant compte des variables propres à chaque individu : gènes, pathologie, antécédents, environnement, mode de vie, etc.

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La chirurgie assistée par ordinateur

L’intelligence artificielle au sens large du terme se divise elle-même en sous-catégories. Parmi celles-ci, on retrouve la robotique. L’IA permet d’améliorer les machines afin de leur donner des capacités décisionnelles mais aussi d’action. Et parmi ces actions, dans le domaine médical, la chirurgie assistée par ordinateur est en constant développement.

Ces avancées technologiques peuvent prendre plusieurs formes pour améliorer le quotidien des professionnels de santé :

  • des interfaces de formation et d’entraînement pour les chirurgiens ;
  • des outils informatiques de préparation à une intervention chirurgicale ;
  • des robots chirurgicaux, qui peuvent améliorer la précision des gestes du chirurgien ou permettre d’opérer à distance, y compris à plusieurs milliers de kilomètres.

Les robots compagnons

Pour rester dans le domaine de la robotique, on retrouve une autre fonction qui, elle aussi, est en plein essor : celle des robots compagnons. Cette technologie, possible grâce à l’IA, se présente comme un robot d’assistance visant à aider et accompagner les personnes âgées ou les plus fragiles. Dans ce cas, la robotique doit être en mesure d'interagir avec des personnes et doit donc pouvoir imiter le vivant.

C’est un bon exemple des avancées des intelligences artificielles qui posent encore des questions, notamment éthiques, sur la protection de la vie privée et des données personnelles. Mais aussi sur la frontière à poser dans la relation entre humains et robots. Ce risque de déshumanisation apparaît encore comme une limite. À titre d’exemple, selon le Baromètre santé 360° réalisé par l’institut d’études Odoxa en 2018, 6 Français sur 10 ne seraient pas prêts à interagir avec un robot dans le domaine de la santé.

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