Le numérique est un formidable outil pour les professionnels de l’enseignement. Il permet en effet de faciliter les apprentissages, de favoriser les découvertes, de fluidifier les échanges entre les équipes enseignantes, les parents et les élèves… Mais où en est-on actuellement en France ? Quels outils sont à la disposition du monde de l’éducation ? Qu’est-ce que l’illectronisme, et comment lutter contre ce phénomène ? Faisons le point.
Une révolution de l’enseignement
L’introduction des outils numériques dans l’enseignement a révolutionné le métier. Mais elle pose aussi certaines questions, et fait naître de nouveaux enjeux. Explications.
Une place à mieux déterminer
Pour apprendre, les enfants ont besoin d’être motivés et attentifs. Or, le numérique représente sur ces deux points à la fois une chance et un risque. Une chance, parce qu’il « donne envie » de s’intéresser à un sujet, notamment par le prisme du jeu. Mais aussi un risque, puisque, intrinsèquement, il prend la place de contacts humains « classiques ». Tout l’enjeu est donc de lui donner sa juste place dans le programme pédagogique… et dans le quotidien des élèves !
De même, il faut noter des enjeux sociaux liés à l’introduction du numérique dans les écoles. En effet, un outil utilisé à bon escient dans la sphère éducative peut finir par être utilisé dans la sphère personnelle. Laquelle est par nature moins contrôlée, plus permissive. Il convient donc de sensibiliser les élèves à la bonne utilisation des outils !
Des données personnelles à protéger
L’introduction des outils connectés dans la sphère éducative dès le plus jeune âge génère un volume de données important. Données dont il serait aisé de faire mauvais usage – par exemple en prédisant trop tôt l’avenir des enfants.
S’il s’agit bien d’une révolution de l’enseignement, le numérique doit aussi s’attacher à protéger les données personnelles des élèves, et à cloisonner les informations issues des logiciels utilisés. De même, les enfants doivent être sensibilisés à l’importance de ces informations, en leur donnant de nouveaux réflexes à adopter également dans leur vie personnelle.
L’illectronisme, un écueil à éviter
Pour se développer convenablement, le numérique doit par ailleurs évoluer dans un contexte où l’illectronisme se fait rare. Également appelé inhabileté numérique, ce phénomène désigne la difficulté, voire l’incapacité rencontrée par une personne à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques, en raison d'un manque ou d'une absence totale de connaissances en la matière. Un écueil qui concerne principalement les enseignants, là où la plupart des enfants « baignent » dès le plus jeune âge dans un environnement fortement numérisé.
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De nombreux outils au service des enseignants
Les enseignants disposent aujourd’hui de nombreux outils numériques à intégrer à leurs programmes éducatifs. Il s’agit notamment :
- Des tablettes connectées (sur iOS ou Android). Avec certaines applications, elles aident à faire passer les messages éducatifs et à diffuser les savoirs. Des technologies de réalité augmentée peuvent aussi être utilisées.
- Des PC, un outil plus classique mais toujours efficace. Là encore, les applications installées seront précieuses pour développer les apprentissages.
- Des tableaux connectés, qui révolutionnent l’usage du tableau noir classique. Graphiques, numérisation et diffusion de vidéos enrichissent alors l’expérience vécue par les élèves.
La lutte contre l’illectronisme
Comme évoqué plus haut, la question de l’illectronisme est un enjeu crucial pour le monde éducatif. Heureusement, des solutions existent.
La formation
La formation est bien sûr le premier levier à actionner pour lutter contre l’illectronisme à grande échelle. Chaque outil déployé dans les écoles, collèges et lycées doit ainsi faire l’objet d’un temps pédagogique, à destination en premier lieu des enseignants, qui se chargeront ensuite de transmettre aux élèves ce qu’ils ont appris.
C’est dans cet esprit qu’en 2018, le Président de la République a annoncé le déploiement national d’un Pass numérique, avec un budget global de 100 à 150 millions d’euros. Prenant la forme d’un crédit de 10 à 20 heures de formation, en fonction des profils, il permet à ceux qui en expriment le besoin de rattraper leur retard en matière d’usage du numérique.
L’acculturation au numérique
Le déploiement du numérique dans l’enseignement, accompagné par une solide politique de formation, permet aussi une acculturation. De nouvelles habitudes sont ainsi prises par les enseignants, plus connectés et plus conscients des enjeux liés à ce nouveau mode d’apprentissage. Ceux-ci expriment dès lors un réel intérêt pour les outils connectés et, in fine, se forment par leurs propres moyens, en continu.
Pour encourager cette acculturation, des mesures incitatives peuvent être mises en place. Une prime d’équipement informatique, pour indemniser les agents pour le matériel informatique acquis dans le cadre de leurs missions, a par exemple été mise en place au début de l’année 2021.
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